Chauffeur de limousine Genève, Suisse - Limousinen chauffeur Genf, Schweiz - Limousine chauffeur Geneva, Switzerland - Chofer de limusina Ginebra, Suiza

Quelle carrière?

Difficile d'en faire un métier. Le service de limousine à Genève est un travail saisonnier: de longues dispos de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines 7 jours sur 7 en été pour des familles du Moyen Orient, des transferts en station en hiver, et en dehors de quelques congrès, de longues périodes de creux entre les deux, sauf pour les chauffeurs engagés fixe qui feront des transferts (le plus souvent aéroport-hôtel) et des road-shows toute l'année. Mais les entreprises n'engagent que peu de chauffeurs fixes.


Donc si vous cherchez à gagner un peu d'argent, c'est un job sympa. Passer pro est une autre paire de manches. A Genève, la plupart des chauffeurs travaillent uniquement sur appel. Aucun salaire minimum n'est garanti. Donc, ce n'est pas parce que vous êtes inscrit dans plusieurs entreprises que vous aurez du travail au quotidien. Vous devrez laisser le portable allumé et attendre le coup de fil providentiel… (D'où parfois des difficultés à boucler vos fins de mois.) On vous proposera surtout de petits transferts au début. Vos horaires seront irréguliers: parfois, vous irez chercher un client à l'aube et parfois, il arrivera par le dernier vol du soir. Difficile de planifier votre vie sociale et familiale. En cas de litige, on vous dira facilement: « Si ça ne vous plaît pas, la porte est ouverte! » De plus, sachez que c'est un milieu fermé, où tous le monde se connaît: en cas de vagues, vous risquez d'être grillé partout. En tout cas dans toutes les boites sérieuses.


Il faut deux, voir trois ans pour se faire un nom. Certains finissent par se faire engager directement par un client et deviennent « chauffeur de maître », parfois avec de très bons salaires. Comme cette activité brasse beaucoup d'argent, nombre de chauffeurs croient qu'ils pourront faire fortune en se mettant à leur compte. Beaucoup s'y essaient, très peu s'en sortent...


A Genève, il existait en 2007 plus d'une centaine d'entités proposant un service de limousine. Plus de 80 étaient inscrites au Registre du Commerce Or. début 2009, une trentaine sont en liqudation ou radiées et une vingtaine considérées comme peu recommandables. Ces entités sont constituées en sociétés anonymes (SA), sociétés à responsabilité limitée (Sàrl), société en nom propre (raison individuelle), quelques hôtels ayant leurs propre limousine ou monospace, des taxis indépendants faisant à la fois taxi et limousines (ce qui n'est pas légal si c'est avec le même véhicule) et un nombre non négligeable d'illégaux que les autorités tolèrent, car difficiles à appréhender, alors qu'elles contrôles fréquemment les vrais professionnels, plus faciles à repérer...


Compte tenu de la taille de la ville, cette offre semble tout à fait disproportionnée. L'avantage pour les clients c'est que, du fait de la concurrence acharnée, les prix n'ont pratiquement pas augmenté en 15 ans (ni les salaires des chauffeurs), l'inconvénient pour ces mêmes clients c'est qu'ils n'ont aucune garantie sur la qualité des prestations, ni sur leur légalité.


Rappelons donc qu'aucuns véhicules autre que les GE 96... ne sont autorisés à opérer de manière régulière à Genève, ni les voitures de location (généralement plaques AI... ou allemandes), ni les taxis (plaques GE 1 à 2999), ni bien sûr les voitures privées (sauf dérogation du SAN lors de grands événements).


La loi sur le taxi & limousines de 2005 visait à mettre un frein à cette prolifération pléthorique et anarchique, mais à ce jour c'est un fiasco total car la loi n'est respectée que par ceux qui veulent bien s'y soumettre, et, bien que l'image de qualité de Genève en pâtisse, les autorités compétentes ne semblent pas motivées à y mettre de l'ordre. Jusqu'à la création de l'AGELLMC les politiciens ignoraient même tout des limousines à Genève et aucune loi ne réglementait cette activité.